N° 0002 du 27 Octobre au 03 Novembre 2015
Animation et réalisation :
Paloma HOUNOU
Antonella Gonçalves
La
rubrique « Foi et Psychologie »
porte hebdomadairement sur les questions relatives à la formation de notre
personnalité ( caractère, tempérament, affectivité, vertus…) en vue d’une
relation plus intime avec le Seigneur. Vos préoccupations seront également les
bienvenues. Vous pouvez nous joindre à notre adresse e-mail : lesmauxdemafoi@gmail.com
Paloma:
Bienvenue Père Serge AÏNADOU dans cette rubrique de « Les Maux de ma foi ».
Le but de notre vie, c’est quoi ? Manger, dormir, travailler,
procréer, se donner un plaisir épicurien… ?
Père
Serge : Le but de notre vie, c’est entrer dans
une vie de communion intense avec le Dieu Un et Trine. C’est la perspective du
déjà et du pas encore de cette Réalité humano-divine qui crée une tension
spirituelle et dispose notre cœur à accueillir de Dieu la vertu de l’espérance,
qui codifie notre vie ici-bas.
Paloma:
Le but de notre vie étant considéré, Père, tournons-nous vers son origine.
Aboutissons-nous à la même conclusion ?
Père
Serge : Absolument. Si nous sommes créés à
l’image et à la ressemblance de Dieu, c’est que nous sommes prédestinés à être
pour Lui, à partager avec Lui Son Bonheur.
Paloma:
Mais l’expérience du péché révèle malheureusement que nous avons une volonté
affaiblie. Nous aspirions certes au bonheur, mais plusieurs écueils se dressent
sur notre route de pèlerins sur terre, des confusions s’installent autour de
cette expérience du bonheur, et finalement, l’on aboutit à cette conclusion que
l’homme serait un animal blessé. Qu’en est-il exactement ?
Père
Serge : D’expérience universelle, nous
réalisons que la faiblesse de notre volonté. Saint Paul s’écrie dans le
tourment mystique de l’âme : « Je ne fais pas ce que je veux, mais je
fais ce que je hais… » Rm 7,15-24. C’est notre nature de vouloir le bien.
Cette vérité est si essentielle qu’elle
révèle que nous sommes originairement faits pour le bien et non pas pour le
mal. C’est aussi un fait que, tout en y tendant, nous ne réussissons point cela de nos seules
forces. Preuve d’un trouble profond et
d’un renversement de l’économie humaine, en sorte que, et là je cite le Père
Pascal IDE, « vivre selon notre nature est surnaturel et que la destinée
est vraiment inhumaine ». Tout nous apparait parfois ainsi. L’expérience
de notre affectivité nous édifie mieux. Difficultés à pardonner et facilités à
offenser. Cette faiblesse se caractérise particulièrement par une tendance à
faire passer le bien de l’autre après le sien. L’égoïsme humain, pour être
dompté, a alors besoin d’une articulation entre cette nature blessée et la
grâce du Seigneur qui guérit nos profondeurs crées à partir de la fréquentation
des sacrements : la confession, la messe... C’est le rôle des vertus.
Paloma:
Père, des éléments ont retenu mon attention dans votre dernière
intervention : difficultés affectives à pardonner par exemple, surtout que
c’est l’année de la Miséricorde qui s’ouvre, facilités à offenser… En quoi
consiste cette vulnérabilité originaire ?
Père
Serge : Ce n’est pas compliqué. Partons d’un
constat : l’expérience de notre désunion intérieure que la vertu est
appelée, par l’effet de la grâce, à restaurer. Saint Paul l’a bien exprimée,
cette désunion intérieure. Nous
l’expérimentons par exemple en ce que notre affectivité ( notamment les
deux grands affects qui habitent l’homme et dont nous reparlerons :
l’amour et la violence) n’est plus spontanément soumise à notre intelligence et
à notre volonté. Aviez-vous jamais réussi à calmer immédiatement une colère en
vous disant : « calme-toi ? ». Les causes profondes de
cette situation de dysharmonie remontent
à la triste réalité du péché que rencontre la Miséricorde dans la
célébration du sacrement de Réconciliation. Car il s’agit d’une an-archie au
sens étymologique d’absence de principe unificateur que nous expérimentons. L
sensibilité n’est plus naturellement soumise à ce que nous percevons comme bon
et vrai. C’est là où la vertu entre en scène comme je l’évoquais.
Paloma:
Père, votre mot de fin ?
Père
Serge : La vertu est capitale pour une vie de
cohérence avec notre identité première. Et la Parole de Dieu fonde cette vie de
vertus et l’élève à son sens plénier.
Paloma:
Merci Père pour toutes ces explications. Le Rendez-vous est pris pour la
semaine prochaine où nous parlerons des vertus et de leur rôle dans la
construction de notre personnalité. By !
Connais-toi
toi-même pour mieux adhérer à Jésus comme Personne…
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