Samedi 19 Décembre 2015
Retrouvez tous les jours dans cette rubrique " Ma Mère l’Église" l'histoire de l’Église catholique et sa hiérarchie, ses fondements historico-théologiques, les principaux rites, sacrements, traditions et pratiques... Cultivons-nous sur notre foi pour guérir des maux de notre foi!
L’Eglise de Dieu qui est au Bénin vit en cette date historique du samedi 19 Décembre 2015, l’ordination épiscopale de Mgr Aristide GONSALLO, nommé évêque du diocèse de Porto-Novo par le Saint Père, le Pape François. Le Rd Père Serge Martin AÏNADOU, Accompagnateur spirituel et Administrateur général de "Les Maux de ma foi" nous explique le rituel de consécration d’un évêque.
L’ensemble du rituel de
consécration d’un évêque, comme ce qui a lieu ici à Porto-Novo, au Bénin, dans le cadre de l'ordination épiscopale de Mgr Aristide GONSALLO, offre une beauté de rites, surtout par les
gestes et les actes posés. Il me semble que ces gestes, parce que
symboles, sont parlant en eux-mêmes.
Dans cet article, bien chers
lecteurs, je vais me garder d'une trop grande réflexion sur la théologie de
l’Episcopat. Cette dernière est abondamment développée dans le Concile
Vatican II. Je ne vais me contenter que de vous rappeler, ce que d'aucuns connaissent déjà, le sens des gestes posés lors de la consécration d’un
évêque.
DES GESTES SYMBOLIQUES
Imposition de l’Evangéliaire
C’est quoi l'imposition de l’Évangéliaire? C'est l’Évangéliaire qu’on étend
au-dessus de la tête du nouvel évêque, et que l’on lui remettra
ensuite, comme pour insister, en main avec cette formule : « Vous
devez prêcher la Parole de Dieu ; Vous êtes chargés en tout premier lieu
de la Parole de l’Evangile de Jésus-Christ qui doit aller jusqu’aux
extrémités de la terre, en commençant par votre siège épiscopal ». En outre, ce geste veut aussi dire que l’évêque a toute la responsabilité de l’évangélisation de son diocèse.
Imposition des mains et préface consécratoire : Création de l’évêque comme être de communion
L’imposition des mains au nouvel évêque par ses désormais confrères dans l'épiscopat, suivie de la préface consécratoire, est l’acte fondamental par lequel on ordonne un évêque comme successeur légitime des Apôtres.
Le sacrement de l’ordre est actualisé dans ce geste. L’Esprit-Saint est
effectivement reçu et Il transforme, Il reconstruit, Il remodèle, l’évêque dans ce
sacrement de l’ordre. Avec
cet acte de l’imposition des mains et la prière de consécration, le
nouvel évêque entre dans le collège des évêques du monde entier ; il
fait surtout partie du collège des évêques de sa Conférence
Episcopale, de la Conférence Episcopale de son pays, de sa région. Cela
signifie qu’il entre dans un corps. Il devient membre du corps véritable
qu’est l’Eglise de son pays (pays où se trouve son diocèse) dont la
tête est les évêques de ce pays. Pour ce corps qu’est l’Eglise de son
pays, il faut une tête, l’unité de la tête, l’existence comme entité
unique, réelle non pas théorique, que sont, que devront être les
évêques. C’est à cela que vous est ordonné le nouvel évêque, c’est cela
que signifie l’imposition des mains : qui communique, donne l’Esprit,
lui-même Principe d'unité des évêques et partant de l’Église, notre Mère comme le suggère le joli titre de votre rubrique Foi et culture.
Ainsi, les évêques d’une même
Circonscription Episcopale doivent parler d’une seule et même voix parce
qu’ils ont reçu l’unique Esprit de communion par l’imposition des mains
de ceux qui les ont précédés dans cette charge, les Apôtres unis autour de Pierre, l'actuel Pape François. De ce fait, l’évêque
doit travailler à rester en communion avec ses prêtres, ses collaborateurs
directs qui eux-aussi ont reçu l’imposition des mains de ses
prédécesseurs, qui le recevront de ses propres mains, d’abord, puis de
tout le collège des prêtres, s’agrégeant ainsi au presbyterium ( le collège des prêtres unis autour de l'évêque) et à ses
fidèles. Car, il a reçu du Christ la mission de paître ses brebis et ses
agneaux.
Le port de l’anneau épiscopal
C’est le signe visible du mariage du
nouvel évêque avec certes l’Eglise universelle, mais surtout de son
mariage avec l’Église de Jésus-Christ qui est dans son diocèse; une Église particulière dans l’Eglise universelle de Dieu. Ceci
veut dire qu’il est l’évêque d’une Eglise particulière. Il va donc la
prendre en charge tout spécialement, se vouant corps et âme à elle. Ne
se donnant, pour ainsi dire qu’à elle, comme un époux à son épouse, et
réciproquement, comme Dieu le Fils à Dieu le Père, amour réciproque d’où
procède Dieu l’Esprit Saint. Il se donnera donc totalement, à son
Eglise et vis versa, et de cet amour réciproque jaillira une chrétienté
solide, une chrétienté dont la caractéristique sera tout justement
l’amour, puisqu’elle en sera le fruit. Par conséquent l’évêque doit donc
s’en tenir à ces deux donnés du service de l’épiscopat : être
entièrement au service de l’Eglise universelle, dans le service d’une
Eglise particulière, ou plutôt être au service d’une Eglise particulière
dans le service de l’Eglise universelle.
La remission de la crosse : conduire son Eglise dans le chemin de la sainteté.
C’est le bâton de berger par lequel et
avec lequel l’évêque conduit sur le chemin de la sainteté l’Eglise
particulière qui lui est confiée. Il a la charge à mettre en valeur, à
se souvenir que, par son baptême et par tous les autres sacrements,
dont celui de l’ordre, il est prêtre, prophète et roi. Comme roi, il
faudra s’en tenir aux lois de l’Eglise, lois sages qui lui
permettront de gouverner avec sagesse, avec discernement, son Eglise.
Il sied par ailleurs de rappeler que
notre loi première, au-dessus de toutes les autres, qui doit les
expliquer toutes, en être leur source, c’est la loi de la charité dont
Saint Paul nous dit « qu’elle est longanime. La charité est
serviable : la charité ne fanfaronne pas ; elle ne fait rien
d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas
compte du mal ; elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa
joie dans la vérité. Elle excuse tout, croit tout, espère tout,
supporte tout » (1 Co 13, 4).
De plus, gouverner c’est aussi
prévoir, a-ton coutume de dire ; c’est repérer en avance où mener le
troupeau, et par quel chemin, pour qu’il ne reste pas « attaché à la
lettre au risque de mourir ». L'évêque est donc le prophète par
excellence de son Eglise particulière. Il lui indique, lui clame haut
et fort, les nouvelles structures à mettre en place pour que l’amour de
Dieu et du prochain, synthèse, objectif finale de notre religion
judéo-chrétienne, soit actualisé. Aussi, comme évêque, il porte au
Seigneur en offrande, tout le travail, tous les efforts que lui et son
diocèse accomplis dans la sainteté, dans cette marche en présence
du Seigneur, cette lutte pour observer ses commandements, pour se
sanctifier en fait. Son bâton de berger, sa crosse signifie, en réalité
son devoir de guide du peuple, de ses diocésains d’abord, dans ce chemin
rude sûrement, mais combien exaltant de la sainteté.
En somme, l’évêque fait mémoire
bien souvent des qualités que doit avoir, aux dires de Saint Paul à son
disciple Tite, l’Ancien, préposé à la direction d’une Eglise «
L’épiscope, en sa qualité d’intendant de Dieu, doit être
irréprochable : ni arrogant, ni coléreux, ni buveur, ni batailleur, ni
avide de gains déshonnêtes ; mais au contraire hospitalier, ami du bien,
pondéré, juste, pieux, maitre de soi, attaché à l’enseignement sûr,
conforme à la doctrine ; ne doit-il pas être capable, à la fois,
d’exhorter dans la saine doctrine et de confondre les contradicteurs? »
(Tt 1, 5). Enfin, les gestes et les actes posés lors de la
consécration d’un évêque sont plein de signification et il ne faut pas
être grand docte pour voir le symbolisme de tels gestes. Et c'est ce qui a lieu à Porto-Novo en ce jour à l'occasion de l'ordination de Mgr Aristide GONSALLO qui fut mon professeur au séminaire Notre-Dame de Fatima à Parakou.
Je souhaite à Monseigneur un fructueux épiscopat auprès du peuple de Dieu à Porto-Novo.
Père Serge Martin AÏNADOU
Réalisation: Les Maux de ma Foi
Source: Le Catholicisme pour les Nuls
Réalisation: Les Maux de ma foi
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