Bonne nouvelle!Enfin, notre site internet. Visitez-le au lien http://www.foiculture.archidiocesecotonou.org/. Suivez la Huitième édition de Les Maux de ma foi sur le Thème: les vertus au service de l'éducation: où en sommes-nous aujourd'hui? ce samedi 30 Avril 2016 à 16h 30 sur les ondes de la radio Immaculée Conception. Visitez la rubrique "Un prêtre vous écoute" pour découvrir les riches enseignements apportés à quelques préoccupations parvenues à nos Pères SUR Pâques et sur d'autres sujets divers.Prochaine compétition de Amusons-nous ce lundi 02 Mai 2016. Le BLOG vous fait ses excuses pour les ratés liés à des problèmes de connexion qui surviendront de temps à autre. Merci!

Pain de la Parole



Bénis soit Jésus et Marie !

Bien aimés de Dieu,
Nous sommes en l’an 28 de notre ère. L’empereur Tibère règne sur l’immense empire romain, qui va des rivages de la mer du Nord aux confins du désert saharien, et de la Palestine au détroit de Gibraltar. La méditerranée étant un lac romain aujourd’hui bordée par une quinzaine d’Etats, le détroit de Gibraltar s’achève aux confins de l’Asie. C’est dans un tel décor spatio-temporaire, géographiquement bien situé que saint Luc pose ici un contraste extraordinaire entre l’illusion d’un pouvoir  enivrant et la réalité d’un désert dépouillé, mais fécond de Dieu. 


Déjà, dans la première lecture, le prophète Baruch, au nom de Yahvé, notait le sens combien profond d’un tel  contraste entre vaine agitations des hommes, obnubilés par leur fausse sécurité  et patience d’un Dieu puissant, lorsqu’il invitait Jérusalem à quitter sa robe de tristesse et de misère et à revêtir  la parure de la gloire de Dieu pour toujours. Car, déclare le prophète,  Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées.  Ce projet divin d’une envergure toute spéciale devrait, pour son accomplissement plénier, se dérouler, comme jadis pour Jérusalem, préfiguration de la Nouvelle Jérusalem, dans ce champ de contraste où s’oppose l’empire de Tibère et cette voix apparemment sans défense d’un Jean, le dernier des prophètes, premier témoin de Jésus-Christ. Il suffirait de se référer à Flavius Josèphe et à Philon par exemple, ces historiens incontestés de l’Antiquité chrétienne, pour apprécier ici la justesse historique des données absolument exactes consignées par saint Luc et la terreur dont cet empereur romain et ses vassaux fantoches étaient capables.  C’est précisément  dans ce contexte historique d’occupation par l’ennemi et d’oppression sans scrupules que la Parole de Dieu sera adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie, nous précise saint Luc.
Cette précision très solennelle du temps, du lieu et du contexte historique, loin de nous éloigner de l’essentiel du message que dégagent les textes proposés par la liturgie de la Parole de ce deuxième dimanche de l’Avent, cette précision, évoquions-nous, souligne que les événements dont il va être question ne sont pas un mythe, mais une réalité plus décisive pour l’histoire universelle. Et c’est bien « du dedans » de cette réalité, symbolisée ici par cette présence habitée de Jean au désert que la conversion doit s’opérer. Le dynamisme de cette transformation ne peut venir de l’idolâtrie des idéologies et des puissants en place, ni des structures de mensonge et de mort installées par des illusions de fausses sécurités, mais de cette solitude dépouillée et  divinement habitée de notre désert intérieur où Dieu, dans un cœur à cœur, nous rejoint efficacement par son eucharistie. 


 Mais combien fuient ce désert intérieur aujourd’hui, parce que ne voulant  pas que la voix de Dieu retentisse dans leur cœur, noyé dans des bruits tapageurs et des dispersions épuisantes ? Et combien de personnes, parce que emportées par le mirage du pouvoir de l’argent, n’ont plus le courage de leur foi, se refusent d’être des Jean ( gens), Jean ( Jean) de vérité, à la solde des idéologies antinatalistes et de la promotion des contre valeurs chrétiennes ?
Tibère fut puissant et semble s’en imposer. L’argent, notre Tibère actuel , se veut aussi puissant et semble également s’en imposer. Malgré tout, Jean, en tant que prophète, n’ a pas résisté à l’appel du Dieu de vérité  «  qui renverse les puissants de leur trône ». Aussi a-t-il  parcouru courageusement  la région de jourdain,  proclamant en toute liberté le baptême de conversion.
Et nous, baptisés, avions-nous toujours le courage de notre foi , le courage de la vérité, comme Jean ? Comme Jean sommes-nous vraiment des prophètes et témoins de Jésus-Christ, capables de dire « non » à la dictature des Tibères contemporains : Nous entendons les Tibères de ces vastes programmes inavoués  de destruction de la foi et de la famille chrétiennes en échanges de gros sous, prêts à faire taire et qui exigent de nous, malheureusement, de nier notre Dieu, de nier notre identité de chrétien, disciple du Christ, de nier nos valeurs évangéliques promouvant pourtant le respect et la dignité du corps, par exemple? Sommes-nous capables de ramer à contre courant de ces pseudo idéologies allant à l’encontre de la foi chrétienne et  voulant substituer l’homme à Dieu ?


Car Jean, fils d’un inconnu nommé Zacharie, ne parle pas en son nom propre, ni au nom de son père ou de son clan, ni même au nom d’un pouvoir politique : il est porteur d’un message venu du Très-Haut, un message qui le dépasse et qu’il est tenu de transmettre.
En tant que prophète, par notre baptême, nous avons également l’obligation de transmettre la Parole de Dieu en toute liberté de cœur, aussi bien dans l’agir que dans le dire, quelle que soit la pression, sans honte ni trouble, ni du « qu’en dira-t-on ».  L’illusion du pouvoir romain, représenté par l’empereur Tibère face à la pauvreté divinement enrichie de Jean le Baptiste n’a pu tenir longtemps. Car la Bonne nouvelle partant de Jérusalem va historiquement aboutir à Rome où devraient disparaître à jamais les empereurs, laissant ainsi la place à celui qui est l’infini, Dieu pour règner. L’Eglise est le signe visible de ce triomphe d’un Dieu patient face aux agitations creuses et stériles des orgueilleux dont la suffisance n’a d’égale qu’au vide provoqué par l’absence de Dieu dans leur conscience conséquemment émoussée; Eglise, nouvelle Jérusalem, où sont réunis tous les hommes et femmes sans exception de langues, de races et de peuples. 


Alors et seulement alors, comme le Précurseur Jean-Baptiste, ce ne sera plus nous qui faisons face aux Tibères de notre temps que sont ces ennemis de l’Eglise, mais la Parole de Dieu dont nous sommes porteurs, et devant laquelle chacun aura à se situer.
Voilà pourquoi, dans la joie et l’espérance de saint Paul dans la deuxième lecture, nous pouvons encore chanter avec le psalmiste :

« Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous ! »


Que par Marie, cette eucharistie obtienne pour nous la grâce d’un vrai témoignage de foi, à la manière du prophète Jean le Baptiste, dans nos communautés, dans nos maisons, dans nos services, au marché où partout ailleurs pour la plus grande gloire de Dieu.  Amen !

Père Serge AÏNADOU

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