Dimanche
de l’épiphanie
Cette fête de
l’Epiphanie fait éclore en nos cœurs une immense joie, la joie de contempler la
Manifestation d’un Dieu Amour au monde païen et l’allégeance des Mages face au
Divin Enfant. Qu’est-ce que c’est extraordinaire ?
L’Evangile rapporte,
d’une part, la furie d’un Hérode jaloux à l’annonce de la naissance du Roi des
Juifs selon ce que les prophètes ont annoncé ; et d’autre part, la
prudence inspirée des Mages. Qui sont-ils ces Roon Auteur.is Mages ? Ils
ne sont pas loin des Chaldéens, au temps d’Abraham, épris de l’astrologie, plus
particulièrement des astres. Comme nous, ils avaient une folle passion de la
cosmogonie, croyant fortement à l’influence du cosmos sur les hommes, prenant
ainsi le contre pieds du Livre de la Sagesse où, la beauté de la création
devrait analogiquement renvoyer à Son Auteur. Dans leur première quête de la
vérité, tels des philosophes, à travers les œuvres du Créateur , ils ont
découvert une étoile qui leur annonçait la naissance d’un nouveau Roi, le
Logos, Verbe éternel par qui tout subsiste et est créé. Ils ont alors tout
quitté pour aller à sa rencontre. Attitude de détachement fondamentale dans
toute démarche de conversion et de reconnaissance de Dieu. Acte de foi et
non pas de simple croyance primaire!
Ils se sont
mis en route ! Deuxième attitude de foi ! La foi nous met en route et
nous prépare pour la rencontre ultime avec Dieu. Les Mages se sont prosternés
devant le nouveau Roi. Attitude d’adoration !
Ces mages sont, en effet, les premiers païens
qui viennent adorer le Fils de Dieu, préfiguration de l’ouverture de l’évangile
sur le monde païen. C’est déjà une annonce de ce qui se passera après la
résurrection de Jésus. La lumière qui brille dans la nuit de Bethléem rayonnera
jusqu’aux extrémités de la terre dont le Bénin, le Dahomey d’alors. D’ailleurs,
Jésus lui-même dira un jour : « Je suis la lumière du monde ; celui qui me
suit ne marchera pas dans les ténèbres. »
Ce qu’il nous faut bien comprendre c’est que Dieu fait le
premier pas. Dans l’histoire des mages c’est lui qui a bougé le premier en
donnant le signe de l’étoile par son incarnation rédemptrice. « C’est
d’abord Dieu qui cherche l’homme, avant même que l’homme fasse le premier
pas. » Les mages ont donc répondu à un appel intérieur puissant. Ils se
sont mis en route pour comprendre ce que signifie cette nouvelle étoile. Dieu
utilise des signes pour appeler et rappeler qu’Il en est l’Auteur. De sorte qu’aucun
signe ne reste une fin en soi. Ils renvoient toujours à leur Auteur. Je fais
ainsi allusion aux miracles, fussent-ils des plus spectaculaires. Et si Dieu agit
ainsi c’est parce qu’il nous a aimés le premier. Il s’offre à tous les hommes.
Il est comme un mendiant en quête de l’amour des hommes. Il veut avoir besoin
d’eux.
La fête de
l’Epiphanie nous rappelle donc que Dieu appelle tous les hommes. A travers les
mages qui viennent à son berceau, c’est tous les peuples du monde entier qui
sont invités. L’Ancien Testament nous avait montré que Dieu s’était engagé
envers un peuple précis, le peuple d’Israël. Mais ce n’était pas pour négliger
les autres. Les étrangers ont aussi toute leur place dans son cœur. Il veut que
tous soient reconnus comme des frères. C’est la mission que Jésus confie à ses
apôtres au jour de l’Ascension : « Allez dans le monde entier. Proclamez la
Bonne Nouvelle à toute la création. » (Marc 16. 15)
Dès lors, nous
comprenons bien que le racisme ou la xénophobie contre les étrangers est
absolument contraire à l’Evangile. On ne peut pas en même temps leur annoncer
la bonne nouvelle et les rejeter. Tous les hommes, y compris les plus grands
pécheurs peuvent trouver leur place dans la caravane des mages. Et c’est le
sens plénier de l’Année de la Miséricorde où Dieu, comme Père, accueille tous
les pécheurs répétants dans sa Maison, l’Eglise. C’est donc à toute l’Eglise
que le prophète s’adresse quand il dit : « Debout Peuple de Dieu, car elle
est venue ta Lumière. » Notre mission, c’est d’en être les témoins par
toute notre vie. Cet évangile est porteur d’une bonne nouvelle d’espérance pour
tous les peuples de la terre.
En ce dimanche
de l’Epiphanie, Dieu nous fait signe. Il nous appelle tous à lui. Dans l’Eglise, comme en dehors de ses limites
géographiques, On peut rencontrer des gens de diverses cultures. Mais Dieu peut
les faire mettre en route, parfois sur une intuition très fragile. Car la foi
ne vient pas au bout de raisonnements intellectuels. Elle est ouverture à
l’imprévu. Un jour, Jésus a dit : « Je suis le chemin » ; cela
signifie que notre vie est un voyage. Nous sommes en marche vers le Père ; et
le Seigneur est là pour nous guider par sa Parole dans son Eglise. Son
Eucharistie nous est offerte pour refaire nos forces.
Le problème
c’est que nous sommes souvent comme les gens de Jérusalem qui ne sont pas venus
à la crèche. La Lumière brille toujours, mais on ne la regarde pas. Au lieu de
s’ouvrir à Dieu est aux autres, « on se protège, on s’enferme ; c’est le
signe d’un monde clos, c’est catastrophique » Ce danger de l’enfermement
nous guette tous. La fête de l’Epiphanie est là pour nous inviter à sortir, à
aller vers les autres et vers le Seigneur. Dans l’évangile de ce jour, nous
voyons des païens, qui cherchent Dieu, qui se mettent en marche et qui
vont aller jusqu’au bout de leur quête pour se prosterner devant un enfant pour
l’adorer comme le fils de Dieu. Qu’il en soit ainsi pour nous, chercheurs de
Dieu, plus particulièrement pour celles et ceux à qui Dieu se révèle à travers
ce beau creuset de partage de l’Evangile qu’est Les Maux de ma foi.
Bonne fête à tous !
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