L’Évangile de ce 33ème dimanche de l'année B nous fournit plusieurs éléments sur les Fins dernières. Ce que nous appelons d'ordinaire la Parousie.
Le Seigneur,aujourd'hui, annonce le mystère de l'Heure ultime, inconnue des anges et curieusement du Fils de l'homme. Cette heure est précédée de plusieurs signes apocalyptiques:
« En ces jours-là,
après une grande détresse,
le soleil s’obscurcira
et la lune ne donnera plus sa clarté ;
les étoiles tomberont du ciel,
et les puissances célestes seront ébranlées."
De quoi donner de la frayeur!
Et pourtant, par-delà cette annonce du Seigneur rappelant les limites de toutes créatures devant la magnificence du Créateur, il convient de lire une note d'espérance tranchant d'avec tout sentiment plat d'optimisme. Car
"on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées
avec grande puissance et avec gloire."
L'image des nuées renvoie symboliquement à une grande puissance. Il s'agit d'une sorte d'escarbot sur lequel Dieu prend autorité sur toutes puissances, et ce faisant, nous introduit dans une vraie assomption sur tout ce qui nous aliène et nous empêche de vivre de la liberté des enfants de Dieu.
Liberté sur nos peurs justifiées ou non! Liberté sur tout évènement traumatisant lié aux guerres, aux cataclysmes divers, au réchauffement climatique... symbolisés par l'image évangélique de chute d'étoiles ou d'obscurcissement du soleil. Loin de s'en tenir à la matérialité de ces icônes cosmo- apocalyptiques sucscitant frémissement et horreur, il s'agit surtout de lire les signes des temps. En réalité, nombreux sont, aujourd'hui, ces baptisés qui subissent des persécutions à travers le monde. Particulièrement, à une échelle plus individuelle, des âmes vivent d'atroces détresses, de grandes souffrances dont la cause reste, parfois, difficilement cernable. Tant de personnes sont affligées en raison des vagues de la guerre et de la famine, du terrorisme sous toutes ses formes... Autant d'indicateurs rappelant l'extrême urgence d'une conversion à tous les niveaux, avant qu'il ne soit tard, d'une conversion/liberté qui accorde sérénité malgré tout et donne l'assurance de la victoire du Christ " qui vient sur des nuées"...
Ce dimanche annonce plus profondément une fin-commencement, prélude à la solennité du Christ-Roi de l'Univers, clôturant l'année liturgique en cours. Cette fin s'annonçant liturgiquement charge alors toutes nos fins d'espérance; laquelle espérance repose infailliblement sur cette garantie du Seigneur Lui-même:
"Le ciel et la terre passeront,
mes paroles ne passeront pas."
A partir de cette certitude, devrions-nous encore nous laisser intimider par l'apparent déferlement du mal dans le monde? Dans une certaine mesure, l'on peut être porté à penser qu'une série de cataclysme annoncerait "la fin de monde". Il n'est d'ailleurs pas rare, en présence d'un drame d'ampleur cosmique, d'entendre certaines langues se demander si c'est déjà la fin du monde. La fin du monde, en elle-même, ne peut jamais devenir une fin en soi. La fin est ailleurs. C'est l'Auteur du Soleil et de la lune. C'est l'Auteur de la vie. Jésus-Christ.
Notre prière, c'est qu'Il nous introduise dans cette espérance malgré tout échec apparent et nous donne le sentiment de Sa présence qui rassure.
Amen
Père Serge AÏNADOU
Inscription à :
Publier les commentaires
(
Atom
)
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire