Paloma HOUNOU
Antonella Goncalves
Antonella:
Connais-toi
toi-même pour mieux adhérer à Jésus comme Personne…
Antonella: Bonjour Père Serge et bienvenue à ce nouveau numéro de " Foi et psychologie". Comme nous l'annoncions dans le numéro précédent, nous parlerons cette semaine du rapport entre vertu et liberté. La vertu ne limite-t-elle pas trop notre liberté, ne la gèle-t-elle pas dans un carcan? c'est-à-dire une prison?
Père Serge: Merci à vous Antonella. Vous posez là un problème incite, celui du rapport entre caractère et tempérament. Au fond, se demander si la vertu ne limite pas trop notre liberté, revient à poser cette hypothèse: si nous admettons que chacun de nous naît avec un capital de capacités donné et qu'il est tributaire d'un certain nombre de conditionnements, innés ou acquis, pourrait-il vraiment améliorer un mauvais comportement? Car, il n'est pas rare d'entendre certains dire, tout furieux: " Je ne suis pas un saint... Fichez-moi la paix. J'ai mes défauts. Et je n'y peux rien. Moi, je suis comme ça." Et les "moi" s'alignent indéfiniment. A croire que l'invitation à lui adressée à changer de comportements et à s'améliorer sonne comme une pénitence non digérée, comme une forme de châtiment. Si j'étais par exemple colérique et épidermique dans mes réactions, on peut m'inviter à la vertu de la patience. Mais, comment cette invitation à la patience pourrait-elle sonner dans mes oreilles? Comment vais-je percevoir la vertu de la patience, elle-même? Comme une sorte de corvée? C'est là le problème du rapport entre vertu et liberté, le caractère et le tempérament.
Antonella: Père, c'est quoi alors le caractère et le tempérament? Serait-ce la même chose?
Père Serge: Ce n'est pas la même chose. Le caractère est, comme le nom l'indique, ce qui me caractérise, mon "Moi, je suis comme ça". C'est le donné du départ. Le tempérament, lui, indique quelque chose à tempérer. Or, qu'est-ce qui est à tempérer, sinon le caractère? Le tempérament est donc ce que je fais, par les conditionnements qui m'entourent, mais aussi par l'éducation vertueuse de mon caractère. Certes, comme l'affirmait le Père Pascal IDE dans son livre "comment construire sa personnalité", le caractère n'est pas modelable à l'infini, mais il dépend de moi de le maîtriser et de l'achever. C'est la question de l'humanisation. On n'est pas que homme, il faut une lente et graduelle humanisation des vertus pour devenir un jour pleinement homme comme Jésus par sa grâce.
Antonella: Encore merci Père pour votre disponibilité. Dans la prochaine parution, nous approfondirons davantage ce point en tâchant d'y associer d'autres distinctions essentielles. A tous et à chacun, je souhaite une bonne semaine. BY!
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