Animation et réalisation :
Paloma HOUNOU
Antonella Gonçalves
Connais-toi
toi-même pour mieux adhérer à Jésus comme Personne…
Paloma: Bonjour Père Serge et bienvenue à ce nouveau numéro de " Foi et psychologie". Dans la dernière édition,on notait les pseudo-vertus. Vous disiez que " l'on n’est pas bon parce que l’on se sent bon; que ce sont deux choses fort différentes : Être bon et se sentir bon.Vous expliquiez aussi que la vertu, par principe, n’est pas générateur d’une bonté affective, mais cause d’une bonté effective. Alors, cette semaine, nous poursuivons toujours notre étude des illusions vertueuses. Première question: Peut-on acquérir les vertus par des techniques comme si on étudiait, par exemple, l’agronomie?
Père Serge: Je commence par le dire. Il n'existe aucune école ni aucune recette pour être calme ou prudent au volant. Or, aujourd'hui, on a tendance à remplacer les vertus par des techniques. Par exemple, dans les relations d'amitié, à la place du courage domptant le stress les" succédanés de passion violente", à la place de la vertu de la tempérance invitant à une modération, on remplace les multiples régimes pour maigrir sans effort, les techniques sexuelles de séduction... C'est une illusion. On pense aussi, dans une société de consumérisme sauvage, que l'on peut remplacer la foi par un accompagnement seulement psycho-thérapeutique... Déception, dépression, vide intérieur et suicide s'en suivent! On a tout, mais on est malheureux!
Paloma: Il y a Victor HUGO, que l'on taxe de théosophe pour sa tendance à déifier la "Connaissance", qui disait : " Ouvrir une école, c'est fermer une prison". Est-ce aussi de l'illusion vertueuse cela?
Père Serge: On ne peut compter le nombre d'écoles qui existent aujourd'hui. Et pourtant, nos détentions carcérales ne cessent de se remplir. C'est une illusion, cette pensée de Victor HUGO. Cette confusion de l'esprit, d'un point de vue philosophique, a une longue hérédité puisqu'on en doit la paternité à Socrate et à Platon: c'est la théorie fameuse de la vertu/science. Ces philosophes réduisent le vice à l'ignorance...
Paloma: Père, je ne vous interromps pas...Mais cela saute à l’œil. De grands intellectuels, investis par exemple, dans la vie politique, semblent être les premiers à enfreindre les dispositions des vertus par le délit de la corruption par exemple...
Père Serge: Exact. Cet exemple prouve que vous avez bien compris. Donc le problème est ailleurs. Certes, à certains égards, on peut avoir l'impression que si l'on connaissait toutes les conséquences d'un acte mauvais, on ne le commettrait pas. Car, on verrait qu'il nous nuit autant qu'il nuit à autrui. Cela est vrai, à certains égards, mais n'est pas systématique. Et ne peut même pas devenir une dispense pour la permissivité. S'il est vrai qu'on peut ignorer l'effet boomrang du mal, il n'en demeure pas moins que l'expérience montre aussi que ce mal peut être commis sciemment, en état de lucidité entier, et pas uniquement par ignorance. Un exemple! J'enfonce un collègue de service pour être mieux vu ou pour que l'on ne me critique pas, et je ne suis pas dupe du caractère dupe de ma démarche. Dans un tel cas, il est clair que le mal ne vient pas de mon ignorance; au contraire, mon acte tire son efficacité de sa lucidité. Il vient du but que je me suis fixé, en l’occurrence de mon ambition.
Paloma: Alors, Père, on peut retenir que l'on ne peut réduire la vertu à la science et donc que l'éducation à la vertu n'est pas qu'instruction...
Père Serge: Exact! La tête n'est pas le cœur. On peut avoir une tête bien pleine sans qu'elle ne soit bien faite.
Paloma: Père Serge, nous vous disons merci pour votre disponibilité. Dans le prochain numéro, nous parlerons du rapport qui existe entre la vertu et la liberté. A bientôt!
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