Un prêtre vous écoute/ Pour un coeur à coeur

Cette rubrique est une possibilité offerte aux internautes pour poser diverses préoccupations personnelles à un prêtre; ainsi que des intentions de prières. Pour préserver l'anonymat, vous pouvez écrire directement dans la boîte électronique de " Les Maux de ma foi" sous un pseudonyme:  lesmauxdemafoi@gmail.com ou publier directement votre préoccupation sur le blog, dans cette rubrique "Un prêtre vous écoute", si tel est votre choix. A vos plumes donc!

Question de Etienne Robert

Bonsoir père.
Merci pour ce blog qui nous permet d'enrichir nos connaissances en matière de chretiennete.
J'ai une question: comment peut-on identifier sans se tromper son âme soeur?à quels critères le reconnaît-on?

Réponse du Père Serge M. AÏNADOU

  Bonjour chers tous! Bonjour M. Etienne Robert.

Vous venez de poser une question très intéressante que plus d'un se pose, sans doute, dans le secret de leur cœur:

"comment peut-on identifier sans se tromper son âme soeur?à quels critères le reconnaît-on?"

L'élément de base, c'est d'abord de s'assurer de ce que l'on désire. Sur quoi et non pas sur qui... Sur quoi portent mes aspirations les plus secrètes au bonheur, tel que j'entends ce mot. Est-ce sur un personnage de film que je veux incarner dans la réalité, est-ce sur des rêves incompatibles avec la réalité? Est-ce sur le matériel ( accumulation d'avoir, exhibitionnisme par effet de mode, snobisme...).

Urgence d'une autocritique pour se poser les bonnes questions? Tout part de moi-même:

Dans ma recherche d'une âme soeur ( homme comme femme), si je suis trop attaché à mon image personnelle, extérieure, aux soins de mon corps, je dis "trop" - sinon que modérément n'est pas un excès-, je pourrai attirer à moi des "passionnés superficiels", instables relationnellement. Autrement dit, ces personnes qui disent vous aimer non pas pour vous-même, mais pour votre corps dont ils veulent tirer égoïstement profit. L'âme soeur n'est pas encore là pendant que vous, vous parlez de "petit (e) amie" ou de fiancé (e).

Si c'est la femme, elle devient comme un mannequin sur qui l'autre projette ses fantasmes, une sorte d'objet manipulable. Si c'est un homme, il est ce bouffon dont on abuse royalement, feignant l'avoir élu. Rien n'est profond dans ses relations.

Appâté la femme par l'argent, les belles villas, de grosses caisses rutilantes... n'est pas un critère de vérité sur la sincérité d'un cœur qui aime. Cet homme, lorsqu'il sera blasé de vous et aura fini de flipper, tentera de nouvelles conquêtes et vous fera souffrir le cœur. L'amour n'existe pas encore à cette étape. Juste du sensationnalisme, de quoi faire rêver le sexe opposé. Des teintes de snobisme entachent la transparence d'un langage vrai et sincère.

La femme matérialiste, âpre au gain, n'aime pas non plus. Elle peut jouer le jeu aussi longtemps que la peur des parents- qui y trouvent leur compte- dure. Elle peut jouer le jeu aussi longtemps que la manne continue d'exister, ou bien qu'elle n'a pas encore trouvé mieux ailleurs. Le flot des mots ne peut épuiser ici la vraie nature d'un tel coeur. En faveur d'une détresse, soit elle abandonne le foyer, soit elle reste au foyer, prétextant de la garde de ses enfants, mais se transforme en un engin dégradant de mort morale. Le cœur n'y a jamais été.

Aucune âme soeur n'est là.

Selon des psychologues, un coup de foudre peut s'étendre sur 03 ans, ressemblant étrangement à  de l'amour. Obsessions hystériques d'un (e) partenaire se traduisant par des crises de jalousie, l'embrigadement de la liberté de l'autre, méfiance, possessivité, moins de dialogue que de plaisirs fugaces du corps chez l'homme ou la femme, dans les boîtes de nuit, les bars, des randonnées inopportunes...

Le critère de la véracité d'une âme soeur ne s'apprécie pas à l'aune des propos fleurets, des baratins indigestes, voire des démarches apparemment sérieuses de connaissance des parents assorties d'une irresponsabilité rare, d'une agressivité phallocrate pour l'homme ou d'une hyperémotivité explosive chez la femme...

La capacité de dialoguer, de se faire réciproquement confiance, de respecter l'autre dans sa dignité et dans sa liberté, voire dans son corps, d'être tolérant et prudent, moins émotif et égoïste... sont des critères qui ne trompent point quant à son âme soeur.

Le don est gratuit et spontané. C'est nécessaire pour l'amitié, mais jamais le critère définitif en référence auquel la qualité d'un prétendu amour s'apprécie.

Les parents, leur avis favorable ou non, nécessaire dans l'admission des soupirants ou soupirantes chez soi est important. Mais cela exige d'être discerné. Afin d'éviter d'être vendu (e), ou de rater une occasion. Leur sentiment ne suffit pas à conclure d'une présence effective d'une âme soeur.

Enfin, on peut reconnaître son âme soeur par une vie de prières intense, notamment en direction de son ange gardien personnel et lui demander de vous en donner les signes. Il ne se trompe pas.