3ème Dimanche de l'Avent, de Gaudete
Ce troisième dimanche de l’Avent de l’Année C est appelé le
dimanche de Gaudete, c’est-à-dire le dimanche de la joie. Cette joie est
suscitée par l’imminence de la venue du Sauveur qu’annonce Jean le Baptiste dans
l’extrait de l’Évangile de ce jour.
Les conditions requises pour l’accueil du Messie sont
clairement définies. A plusieurs reprises, le Baptiste fut amené à répondre à
bien d’interrogations posées par son auditoire, très attentif, et préoccupé de
son sort : « Maître, que devons-nous faire ? »… La finale d’une pareille
préoccupation, c’est de recevoir le baptême de conversion, inaugurant celui du
feu. Car c’est le feu divin qui, en définitive, transforme l’âme, possédée de l’Amour
de Dieu.
Cette Présence divine, appelée Amour, a habité Jean. L’expérience
du désert l’a habitué à suffisance à l’épreuve du dépouillement, du détachement,
conditions nécessaire pour l’éclosion d’un témoignage de liberté et du martyre.
La puissance de sa parole, telle une flamme, et sa liberté intérieure sont on ne peut plus évocatrices : Quelle
extraordinaire franc-parler dans les réponses données aussi bien aux publicains
qu’aux soldats ? Et plus tard à Hérode… ? Retournons sur les éléments
essentiels des déclarations de Jean le Baptiste et nous apprécierons mieux la
fougue d’un cœur dépouillé et sans la moindre compromission avec les puissances du
mal :
Aux publicains, il dira : « N’exigez rien de plus
que ce qui vous est fixé. »… Aux soldats, hommes pourtant redoutés, il répondra :
« Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ;
et contentez-vous de votre solde. ». Au peuple, il est
recommandé le partage…
Pour avoir une telle liberté intérieure dans le témoignage,
il faut avoir véritablement fait une expérience de dénuement intérieur poussé,
culminé dans une vraie vie d’ascèse, ouverture sur la vertu de l’humilité. C’est
précisément ce chemin que nous fait faire Jean le Baptiste ce jour. Dans sa
capacité à indiquer le Messie sans lui faire écran ni s’en attribuer fallacieusement le titre, il nous retourne à
nous-mêmes, qui sommes trop attachés à notre ego, à nos images…
Quel est mon cheminement personnel à travers mes déserts
spirituels où je fais de façon existentielle l’expérience de mes limites personnelles, limites qui me
font prendre conscience de mon rien et suscitent en moi le désir de la
Miséricorde de Dieu dont c’est l’année jubilaire ?
Suis-je prêt à aller à la conversion ? A faire un pas
de plus dans ma croissance spirituelle ?
Que le Seigneur nous aide à faire un rigoureux examen de
conscience et à nous correspondre aux exigences de Celui qui vient à nous à Noël,
l’Emmanuel, Dieu avec nous.
Père Serge AÏNADOU
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