Pour cette année de grâces, année de la Miséricorde, voulue par le Pape François, cette rubrique se veut l’écho du battement du Cœur Miséricordieux de Jésus auprès de vous par la publication des témoignages de certains de nos Pères. Puisque les prêtres sont les Signes visibles de la Miséricorde de Dieu au milieu de nous par les sacrements, nous irons à leur école afin de mieux contempler la Miséricorde de Dieu en puissant déploiement dans nos vies. Cette rubrique nous en offre la possibilité à partir du livre « Ils reviennent tout joyeux » du Père Thomas BRENTI. Chaque semaine, retrouvons un témoignage!
Ce sont les mains de Jésus
Il existe dans certains pays la belle tradition d'inviter le prêtre à bénir les champs pour la moisson. Je venais d'arriver dans un territoire de mission et on me confia une zone rurale de vingt-quatre clochers. Les gens étaient principalement des cultivateurs.
Pendant ma première année, je fus invité par Manolo, un paysan robuste et encore bien en forme pour ses soixante ans. Manolo était respecté pour sa prudence et sa sagesse de vie et jouait au village le rôle de "shérif". La première fois que je lui tendis la main pour le saluer comme tous les autres, il la prit et essaya de la baiser. Peu habitué à ces marques de respect, je l'évitai; mais lui, enlevant son sombrero, voulut me baiser les deux mains. Voyant ma réticence, il me regarda dans les yeux et me dit à la fois avec autorité, conviction et humilité: "Mon Père, ce ne sont pas vos mains que j'embrasse. Ce sont celles du Seigneur, bien sûr; mon Père, que vos mains consacrées daignet bénir mes champs."
Quelle leçon, j'ai reçu de Manolo ce jour-là. L'acte de foi de découvrir dans ces mains pécheresses celles du charpentier de Nazareth, celles qui multiplièrent les pains, guérirent les malades, bénirent, lavèrent les pieds des disciples. Les mains transpercées par les clous, l'indifférence et la haine. Mes mains sont Ses Mains. Je bénis les champs de Manolo...
Père J.L.
Mexique, Diocèse de Jaca
Source: Ils revinrent tout joyeux
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