" On sent en Ambroise de Milan, dit Villemain, plus occupé de la
langue et du style d’Ambroise, une belle tradition de l’antiquité. Les
deux écrivains dont l’imitation est la plus sensible et souvent trop
marquée dans le génie d’Ambroise sont Tite-Live et Virgile. J’y
joindrais volontiers Cicéron et Sénèque. Sans doute, les souvenirs de
leur langue sont étrangement mêlés ; mais il n’y a pas moins quelques
beaux reflets de l’antiquité dans le style inégal de leur disciple
chrétien, et ce qui manque dans la forme est couvert par l’excellence
du fond. " Villemain, article Saint Ambroise dans la Biographie universelle de
F. Didot, Paris, 1855. " On trouve… Jusque dans les passages les plus
austères, des locutions qui semblent venir de Lucain, de Térence, et
même de Martial et d’Ovide. Mais c’est surtout Virgile… Qui fut le
poète aimé de saint Ambroise, s’il faut en juger par le nombre
considérable d’emprunts plus ou moins déguisés qu’il lui fait. " R.
Thamin, Saint Ambroise et la morale chrétienne au IVe siècle, c. VII.
1° Ecrits exégétiques.
Ces écrits, qui constituent une partie
considérable de l’œuvre d’Ambroise, ont d’abord été des homélies.
L’évêque de Milan n’a pas d’ordinaire pour but d’exposer le sens
littéral de l’Ecriture, auquel il préfère les sens allégoriques et
moraux. Il s’inspire d’Origène, il s’inspire volontiers aussi de
Philon, à ce point que maintes fois on a rétabli le texte assez mal
conservé du juif alexandrin à l’aide des endroits parallèles
d’Ambroise. Mais tout en appliquant l’un et l’autre la méthode
allégorique à l’interprétation des Ecritures, ils ne découvrent pas
les mêmes doctrines sous l’écorce de la lettre.
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